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Belleville Mamie Blues

Mise à jour le 12/01/2021
Enfant du 19e, Jean-Jacques Fradet vient de sortir aux éditions l’Harmattan son premier roman « Belleville Mamie Blue », dans lequel il évoque l'histoire de sa grand-mère maternelle. Une biographie familiale nostalgique qui se confond avec l’histoire du quartier de Belleville.
Procurez-vous le roman sur le site des éditions l'Harmattan.
Belleville Mamie Blues retrace l'histoire de la grand-mère de l'auteur, de sa naissance dans un shtetl des environs de Tarnów en 1911, au Belleville de Willy Ronis, qui l'accueillit à l'aube de ses dix-huit ans. Ce furent les années folles, un bonheur entraperçu, puis vinrent la guerre, l'exil, la peur, avant la libération et une vie à reconstruire. Remontant le temps à la recherche de ses racines, l'auteur s'interroge sur l'héritage laissé par cette grand-mère.

Interview de Jean-Jacques Fradet

Pourquoi avoir éprouvé le besoin d’écrire cet ouvrage sur votre grand-mère ?
Mon objectif était sans-doute de continuer à la faire vivre et de la faire exister. Mais c’est aussi de perpétuer et de passer le relais sur sa culture, ses origines et le Belleville Yiddish qui a existé. Comme je l’écris dans mon livre, « je ne veux pas être le dernier à les oublier. ». C’est une passation de témoin à mes enfants pour leur transmettre l’héritage de leur culture, sans parti-pris religieux ni spirituel. Le livre parle aussi beaucoup de cuisine, de pâtisseries avec des recettes que faisaient ma grand-mère. C’est par ce biais-là que j’entends à faire continuer et faire voyager cette histoire.
Votre récit fleure bon la nostalgie. Faites-vous partie de ceux qui disent que c’était mieux avant ?
C’était différent avant. Est-ce que c’était mieux ? Moins bien ? Il faut tout remettre en perspective. On est aujourd’hui dans une époque où tout s’accélère où on réagit instinctivement, « l’ère du like », et je trouve que l’on ne prend plus le temps de la réflexion et de la contextualisation. Je ne dirais jamais si c’est mieux avant ou non mais le propre de l’être humain c’est de s’adapter et de faire en sorte d’influer sur cette évolution.
Qu’est-ce qui vous attache à cet arrondissement dans lequel toute votre famille a vécu ?
Je crois que la réponse est dans la question. C’est un endroit où toute ma famille a vécu depuis 4 ou 5 générations dans lequel on retrouve aussi une tradition. Belleville a toujours été une terre d’accueil pour les gens venus de toute part de manière très successive depuis le début du 20e siècle. C’est un quartier d’intégration que j’ai toujours connu comme un quartier de tolérance où les gens partageaient leur culture.
Vous évoquez la diversité du 19e et en parlez comme d’une terre d’accueil ? Est-ce l’ADN de l’arrondissement, sa vraie richesse ?
Historiquement c’est un coin de brassage, d’intégration et de mixité positive. Tous ces gens ont grandi ensemble. Le quartier a permis aux gens de s’intégrer et de s’approprier les valeurs de la République. Tout le monde a fréquenté les écoles de la République. Nous étions tous éduqués et nous nous sommes épanouis à travers ce socle commun.
Dans vos recherche historiques et familiales pour cet ouvrage, avez-vous découvert sur le 19e des choses insolites ou qui vous ont étonnées ?
Beaucoup. Par exemple, je ne savais pas que Belleville avait été envahi par les Russes suite aux défaites Napoléoniennes. Des rues portent des noms dont j’ignorais l’origine comme Clavel ou Secrétan qui sont des militaires napoléoniens qui ont résistés.
Que souhaiteriez-vous que les lecteurs retiennent ?
La leçon de vie que ma grand-mère m’a donnée c’est « quel que soit les événements que l’on peut endurer, aussi tragique et violents soient-ils, il faut toujours garder de l’optimiste, il faut toujours garder sa joie de vivre et il faut toujours garder sa bienveillance parce que l’aigreur et le ressentiment n’apporte rien ». Et c’est quelque chose qu’elle a vécu personnellement ; d’avoir une faculté de pardonner et de continuer à avancer pour se construire la plus jolie vie possible pour soi mais aussi pour tous ses descendants.

Le Belleville des années 30 et 50 en images

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